Etre bien dans sa peau: pourquoi ce sujet ?
C’était un peu avant l’été. Une personne avec qui je travaille m’a dit: « Toi tu es bien dans ta peau, ça se voit. » Je n’ai pas su très bien quoi répondre sur le moment, ce n’est pas le genre de chose qu’on a l’habitude d’entendre… Cette petite phrase m’a quand même accompagnée tout l’été, interrogeant souvent ma conscience: Suis-je réellement bien dans ma peau? Ai-je l’air si sûre de moi? Quelle image renvoie-je?
Puis il y a eu ces photos dont je partage quelques exemplaires avec vous aujourd’hui, chose que je n’aurais jamais faite il y a encore quelques mois…Vous me croirez si vous voulez, nous n’avons pas pris ces photos pour les publier ici. Je l’ai fait pour me confronter à mon corps, ce corps qui a été mon pire ennemi pendant si longtemps… Je voulais me voir telle que j’étais vraiment dans cette lumière crue du matin qui ne pardonne rien.
Et j’ai tout pardonné. A mon corps: ses imperfections et ses asymétries. A mes parents d’avoir voulu que je sois parfaite en tous points. A moi-même de m’être dévalorisée pendant tant d’années…
Je ne suis pas parfaite, mais j’ai décidé de m’aimer comme je suis, pourtant je reviens de loin.
Etre bien dans sa peau: mon parcours
Sans faire de psychologie de comptoir, je pense qu’à l’origine d’un complexe il y a toujours un contexte: une moquerie, une comparaison, une sœur plus jolie, une éducation…etc. Et bien entendu l’image de la femme que la Société nous renvoie.
Moralité: Il faut être sacrément forte pour ne pas douter de soi, et surtout de son physique lorsqu’on nous fait croire partout que la femme parfaite doit être mince, avec un petit nez, des dents blanches et une chevelure de rêve (raide de préférence)…
Dans mon cas, je me dis parfois que j’aurais peut-être été moins complexée si mes parents avaient été moins beaux. Moins grands, moins minces, moins parfaits. J’aurais eu moins de pression car bien évidemment, que désirent ardemment des parents parfaits? Une petite fille parfaite bien sûr… Une petite fille qui se tient bien droite, qui fait attention à ses cheveux, et surtout qui ne prend pas trop de poids. Et c’est ainsi qu’à l’adolescence, je suis devenue la « grosse » de la famille… Pendant des années j’ai entendu cette phrase « tu devrais perdre un peu de poids ». Parfois je me demande comment je ne me suis pas sentie plus mal que ça dans ma peau. Certainement parce que dans le fond, je savais que c’était vrai, et qu’on me disait ça pour mon bien…
A côté de ça, je rêvais de me faire refaire le nez et la poitrine. J’aspirais aussi à être drôle, détachée et gracieuse, mais j’étais tellement timide et renfermée que j’en devenais gauche et agressive. C’est bien connu, la meilleure défense, c’est l’attaque…
On me percevait comme une personne maladroite, hautaine et froide. Tout ce que je ne suis pas et n’ai jamais été dans le fond (enfin je crois).
Au fur et à mesure des années, j’ai réussi à vaincre ma timidité, l’entrée dans la vie active n’y ayant pas été pour rien. Mais cette même vie professionnelle m’a confrontée à d’autres facteurs aggravants pour l’image que l’on a de soi: l’autorité injustifiée (et injustifiable), la dévalorisation du travail (et donc de soi) et la pression constante: vais-je être à l’heure? Mes congés vont-ils être validés? Ma période d’essai va t-elle être reconduite? A priori, je m’éloigne un peu du sujet, et pourtant, être malheureux au travail ne contribue pas à améliorer la confiance en soi…
Et puis il y a 2 ans j’ai décidé de reprendre le cours de ma vie. Je ne sais pas si j’y suis parvenue complètement, mais une chose est sûre, je me sens bien mieux dans ma peau et dans ma vie aujourd’hui.
Je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas, c’est pourquoi j’avais envie de partager avec vous mon cheminement.
Etre bien dans sa peau: comment?
→ Se fixer des objectifs
Sans se mettre la pression, je pense qu’il est important de se fixer des petits défis réalisables qui nous procurent un sentiment de fierté. Un des premiers challenges que je me suis imposée était de reprendre le sport. Au risque de me répéter, j’ai obtenu des résultats très satisfaisants aussi bien sur ma ligne que sur mon moral, c’était très galvanisant. Je pourrais aussi prendre l’exemple de la création de ce blog. Moi qui n’avais jamais été intéressée ni par le web, ni par les réseaux sociaux, je me suis lancée, toute seule avec des tutos et au vu des résultats, je dois bien avouer que c’est une de mes plus grandes fiertés à ce jour.
Tout ça pour dire qu’on a tous envie de faire des choses qu’on ne fait pas car cela nous semble insurmontable. C’est faux, avec un peu de patience, de curiosité et d’huile de coude, on peut faire de grandes choses. Ou tout du moins de grandes choses, pour nous.
→ Adopter son rythme
Je trouve que l’on vit dans une époque où l’on est constamment soumis à une dictature du temps. Bien qu’étant très ponctuelle, j’ai appris à ne plus m’angoisser avec les horaires. Je sais bien que selon les métiers ce n’est pas évident, mais personnellement j’essaie de relativiser par rapport au temps. Si j’arrive au boulot avec 10 minutes de retard demain matin, cela va t-il changer la face du monde? Non. En revanche si je conduis à 100 Km/h au lieu de 50 Km/h pour être à l’heure au bureau, je peux causer un accident qui aura des conséquences irréversibles.
→ Ne pas se dévaloriser
Evidemment cela tombe sous le sens. Etre bien dans sa peau = avoir confiance en soi = ne pas se dévaloriser. J’essaie de toujours de ne pas me comparer aux autres ou alors d’en tirer des leçons pour m’améliorer. Ce n’est pas parce que ma voisine est foutue comme Gisèle qu’elle est plus heureuse que moi. Et ce n’est pas parce que Lucette occupe un super poste chez Machin que je suis une sous-merde. CQFD.
→ Accepter ses défauts et ses erreurs
Je me suis souvent braquée lorsqu’on me faisait un reproche ou que l’on remettait en question mon travail, vivant cela comme une injustice terrible. Je pense que c’est important d’accepter nos erreurs et qu’au contraire, cela nous permet d’avancer. Ce n’est pas toujours évident, mais dans ce cas, j’essaie de faire preuve d‘humilité et de m’excuser si nécessaire… Généralement, si la personne en face est de bonne foi, tout s’arrange! 😉
→ Essayer de faire ce que l’on aime
Alors là on arrive sur un terrain glissant, celui du bonheur au travail. Je ne vais pas m’éterniser sur le sujet, mais je pense sincèrement qu’on peut décider de faire autre chose de sa vie si notre métier ne nous convient plus. Cela demande du temps, parfois de l’argent, mais on peut au moins essayer pour ne pas regretter et ne pas continuer à se lever tous les matins aigri et frustré. Aux personnes qui sont au chômage depuis plusieurs mois, je les encourage à ne pas baisser les bras et surtout à ne pas culpabiliser. On a parfois besoin d’une pause pour rebondir, et qu’est ce qu’une année de réflexion à l’échelle d’une vie?
→ Ne pas se conformer
On passe notre temps à suivre des modes, des inspirations. Ce n’est pas mal en soi (je serais gonflée de prétendre l’inverse…), mais je pense qu’il faut parfois savoir ne pas se conformer. En matière de mode notamment, je ne trouve pas très intéressant d’être habillée comme les autres, et ce qui va à certaines filles, ne me va pas forcément à moi…
→ Bien s’entourer
Dernier point et pas des moindres… C’est à mon sens LE facteur essentiel à la confiance en soi. On ne peut pas être serein si l’on est entouré de personnes qui nous rabaissent, que ce soit personnellement ou professionnellement. Ce n’est pas simple, mais il faut savoir s’éloigner des éléments néfastes, en clair, de ces personnes qui prétendent nous aimer mais qui finalement ne nous encouragent jamais. La plupart du temps ces personnes manquent elles-mêmes de confiance en elles, et par conséquent entretiennent ce sentiment d’auto-destruction… Sur le plan sentimental, je pense que je n’aurais pas pu être mieux entourée, mais sur le plan amical, j’ai eu des déceptions. Alors j’ai décidé de prendre mes distances par rapport à certaines personnes dont j’attendais trop, et je me rapproche d’autres, bien plus bienveillantes et stimulantes! Parce que la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour rencontrer les bonnes personnes !
Il est grand temps pour moi de conclure ce charabia aussi personnel qu’universel! J’ajouterai juste ceci: je vous mentirais si je vous disais que mes complexes sont définitivement derrière moi et que je ne doute jamais de rien. Ils me rattrapent parfois, mais je ne me laisse plus abattre comme avant car désormais je sais ce que je vaux. Quant au doute, je l’envisage davantage comme un allié qui me permet de me remettre en question, et d’avancer.
6 Comments
Tu as tout à fait raison, j’ai été entourée de personnes toxiques, le problème c’est que la première était ma mère et la seconde mon ex.
Je me suis éloignée du second définitivement et de la première par la distance, et…. cela va beaucoup mieux, merci.
En partie grâce à mon amoureux actuel, en partie grâce au temps qui passe, je vais beaucoup mieux. Mon physique n’a pas évolué en mieux mais je l’accepte beaucoup plus et une personne bien dans sa peau est beaucoup plus agréable à vivre pour son entourage.
Je pense qu’être bien dans sa peau aide à aborder les choses sereinement et entraine la réussite des projets. Je compte travailler sur aspect de ma vie. Merci pour ces conseils qui me seront très utiles.
Je suis ravie si tu as pu trouver une quelconque utilité à mes conseils qui découlent de mon propre parcours. Je pense aussi qu’être bien dans sa peau nous permet de moins douter de nos choix et nous avantage donc dans la concrétisation de nos projets. Bonne chance à toi!
Merci pour ces mots d’encouragement. Je suis motivée comme jamais.