Et caetera, Lectures

Romans Policiers: J.Ellroy, R.J Ellory, et Bernard Minier

19 septembre 2016
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Dans mon précédent article Lecture, je vous faisais part de mon planning de lecture cet été, et me revoilà aujourd’hui avec un petit bilan qui concerne la moitié des romans que j’ai pu lire.

Vous remarquerez qu’il ne s’agit que de romans policiers, mais pour les âmes sensibles, pas de panique, ma prochaine revue portera sur des lectures d’un tout autre genre.

Au menu de ce bilan: un monument littéraire, un best-seller et  2 opus d’un écrivain que j’apprécie particulièrement.

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 ∇ Le Dahlia Noir – James Ellroy

Résumé de l’éditeur: Le 15 janvier 1947, la police de Los Angeles trouve sur un terrain vague le cadavre nu d’une femme de 22 ans, Betty Short. 
Le corps est sectionné en deux au niveau de la taille, vidé de ses organes et de son sang, il présente de nombreuses lacérations et brûlures, notamment aux seins, et la bouche a été ouverte d’une oreille à l’autre. La police met toutes ses forces sur ce meurtre qui, à cause de la tendance de la victime à se vêtir de noir, devient « l’affaire Dahlia noir. »
Elle va faire la une du Herald Express pendant douze semaines.

Mon avis: Cela faisait des années que je voulais lire Le dahlia noir, considéré comme un chef d’oeuvre de littérature policière. Inspiré de faits réels et adapté au cinéma par Brian de Palma, j’avais volontairement fait en sorte de n’avoir accès à aucune information, ni aucun avis, afin de rester la plus objective possible. Je savais quand même que la mère d’Ellroy avait été assassinée, et je savais également par un ami féru de ce cet auteur, que le registre linguistique était en grande partie argotique. J’ai donc pris le temps avant de me lancer dans cette lecture et je pense que j’ai bien fait, car je crois qu’il faut une certaine persévérance pour s’attaquer au Dahlia Noir. Le style, l’univers et les descriptions doivent en rebuter plus d’un. Personnellement, je me suis tour à tour ennuyée et passionnée pour ce roman. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il laisse pas indifférent. Je regrette cependant quelques longueurs et certaines anecdotes périphériques qui, à mon sens, n’apportent rien à l’intrigue. Intrigue qui elle, est très bien ficelée, bien que parfois un peu alambiquée… En réalité, pour moi Le Dahlia Noir a pris tout son sens en lisant la postface de l’auteur écrite en 2006, soit près de  20 ans après la parution de la première édition. Dans cette postface, Ellroy décrit parfaitement sa passion pour le crime de Betty Short et le parallèle qu’il a fait avec celui de sa mère. Cette postface est admirablement bien écrite/traduite, empreinte d’une grande sensibilité  que je regrette de ne pas avoir retrouvé dans son roman.

« Ses derniers mois ont été une suite de tentatives aussi désespérées que désordonnées de trouver l’amour. Pour cela, je la vénère. Dans mon roman cette soif d’amour, je l’ai sous-estimée. A cette époque, c’est une chose que je ne ressentais pas. Ma propre soif d’amour émoussait ma perception de celle qu’elle était vraiment. Je ne suis pas parvenu à saisir toute la force de sa jeunesse pure et obstinée. Ma propre jeunesse, j’y ai survécu. Pas Betty. Cette immense différence définit la dette que j’ai à son égard. »

Bilan un peu mitigé donc, mais pas indifférent. J’ai désormais très envie de voir l’adaptation cinématographique, et de lire Ma part d’ombre, biographie de l’auteur qui revient sur le meurtre de sa mère.

∇ Une putain d’histoire – Bernard Minier

Résumé de l’éditeur: Une histoire d’amour et de peur, de bruit et de fureur. L’histoire de Henry, 17 ans, que le meurtre de sa petite amie plonge dans l’enfer du soupçon. Sur son île, Glass Island, battue par les vents, cernée par la brume 360 jours par an et uniquement accessible par ferry, tout le monde connaît tout le monde, jusqu’au plus noir de ses secrets. Ou du moins le croit-on. Quand la peur gagne, la vérité s’y perd…

Mon avis: L’an dernier je m’étais attaquée à 2 des précédents romans de Bernard Minier dont je vous proposais une revue ici. Bernard Minier fait partie de ces auteurs de polars à succès qui me laissent un peu indifférente. Certes les intrigues sont bien construites, les personnages complexes, et les ambiances fortes, mais j’ai globalement beaucoup de mal à entrer dans ses romans, et cette fois plus que jamais. Je me suis beaucoup ennuyée, il m’a même été compliqué de poursuivre ma lecture jusqu’au bout. Quant à l’intrigue, on ne peut certes pas deviner la fin jusqu’au bout, mais elle est à mon sens terriblement tirée par les cheveux. Si vous aimez ce type d’histoire, je vous suggère plutôt de lire Shutter Island…

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∇ Vendetta – RJ Ellory

Après mon coup de cœur pour Seul le silence qui est pour une référence en matière de thriller et dont je vous faisais part ici, j’ai décidé de m’attaquer aux autres œuvres d’Ellory. D’après moi, aucune des deux dont je vais vous parler ici ne lui arrivent à la cheville, mais elles méritent quand même la lecture.

Résumé de l’éditeur: 2006, La Nouvelle-Orléans. Catherine, la fille du gouverneur de Louisiane est enlevée, son garde du corps assassiné. Confiée au FBI, l’enquête prend vite un tour imprévu : le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités et demande à s’entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité de lutte contre le crime organisé. À cette condition seulement il permettra aux enquêteurs de retrouver la jeune fille saine et sauve. À sa grande surprise, Hartmann est donc appelé sur les lieux. C’est le début d’une longue confrontation entre les deux hommes, au cours de laquelle Perez va peu à peu retracer son itinéraire, l’incroyable récit d’une vie de tueur à gages au service de la mafia, un demi-siècle de la face cachée de l’Amérique, de Las Vegas à Chicago, depuis Castro et Kennedy jusqu’à nos jours. Quel est le véritable enjeu de cette confrontation ? Pourquoi Perez a-t-il souhaité qu’Hartmann soit son interlocuteur ? Alors que s’engage une course contre la montre pour retrouver Catherine et que, dans l’ombre, la mafia et les autorités s’inquiètent du dialogue qui s’établit entre les deux hommes, Hartmann ira de surprise en surprise jusqu’à l’étonnant coup de théâtre final.

Mon avis: Je ne me suis pas ennuyée une seconde à la lecture de ce pavé qui retrace 50 ans de l’histoire de la mafia aux USA. Pourtant, l’exercice aurait pu être indigeste.C’était sans compter sur le talent d’Ellory qui parvient à mêler fiction et réalité, passé et présent, suspens et personnages mystérieux jusqu’à une fin véritablement surprenante. Je salue également le travail sur la psychologie du personnage principal, tueur à gages auquel on finit par s’attacher…

Seul regret: un démarrage un peu lent.

Les Neuf cercles – RJ Ellory

Résumé de l’éditeur1974. De retour du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg, Mississippi. Une petite ville tranquille jusqu’au jour où l’on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d’une adolescente. La surprise est de taille : celle-ci n’est autre que Nancy Denton, une jeune fille mystérieusement disparue vingt ans plus tôt, dont le corps a été préservé par la boue. L’autopsie révèle que son cœur a disparu, remplacé par un panier contenant la dépouille d’un serpent. Traumatisé par le Vietnam, cette guerre atroce dont « seuls les morts ont vu la fin », John doit à nouveau faire face à l’horreur. Il va ainsi repartir au combat, un combat singulier, cette fois, tant il est vrai qu’un seul corps peut être plus perturbant encore que des centaines. Un combat mené pour une adolescente assassinée et une mère de famille déchirée, un combat contre les secrets et les vérités cachées de sa petite ville tranquille. Si mener une enquête vingt ans après le crime semble une entreprise périlleuse, cela n’est rien à côté de ce qui attend John : une nouvelle traversée des neuf cercles de l’enfer.

Mon avis: Les neufs cercles est un véritable roman noir, profond et tragique qui ne va pas vous remonter le moral, il faut le savoir! Sur fond de guerre du Vietnam et de rites vaudou, l’enquête progresse, nous embarquant dans plusieurs directions, peut-être trop d’ailleurs. Personnellement j’ai eu assez vite des doutes sur l’identité du meurtrier, mais je vous conseille néanmoins de lire ce roman envoûtant et admirablement bien écrit.

Voilà pour ce premier bilan de mes lectures estivales. Et vous, qu’avez-vous lu cet été?

Avez vous lu un des ces romans? Qu’en avez-vous pensé?

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